Tout commence avec l’empereur romain Constantin, converti en 313, qui donne toute liberté aux chrétiens de son empire pour pratiquer, sans être persécutés, leur religion.

L’évangélisation des campagnes françaises commence vers 550. C’est alors que les paroisses éprouvent le besoin de se mettre sous la protection d’un saint. Albinus, Albin, ou Aubin né en 468, mort en 550, issu d’une famille anglo-saxonne de basse Bretagne, était un homme de prières, modèle d’obéissance, de pénitence et d’humilité. Les autorités religieuses le nommèrent évêque d’Angers en 529. Il connut une grande réputation de sainteté, on lui attribua aussi de nombreux miracles.
La modeste église de Saint- Aubin-de- Médoc est le seul monument ancien de la commune. Sa construction a probablement débuté au XIIème siècle, c’est à dire au temps d’Aliénor d’Aquitaine, par le petit oratoire voûté intérieurement situé au sud-est de l’édifice puis, immédiatement après, par le chœur, selon la coutume de l’époque afin de pouvoir célébrer le plus rapidement possible les offices religieux. Le chœur, les porches et le clocher donnent à l’édifice un aspect roman. Malgré sa modestie architecturale, l’ensemble a été inscrit à l’inventaire des Bâtiments de France en 2006 en raison de ses originalités.

Une statue de la Vierge du XVème siècle a été trouvée en 1970 lors de travaux dans le mur du clocher. Les têtes manquaient, un artiste local les reconstitua. Elle donne le sein à l’enfant ce qui est rare. Celui-ci tient un oiseau dans sa main gauche et se tient l’orteil avec la main droite.

La voûte du petit oratoire originel est recouverte d’une fresque dont un seul un des quatre panneaux est lisible.

Au fond de l’abside un sarcophage en pierre du début du Moyen Age, soutenu par deux colonnes, est encastré dans le mur. Il a été vraisemblablement réemployé ici au XVème siècle. Le tombeau de saint Aubin fut saccagé sous la Révolution et ses restes dispersés aux quatre vents. Au XIXème siècle, apprenant cela, le curé de la paroisse mit un terme à un rite. En effet, le 1er mars jour de la saint Aubin, les pèlerins, croyant ses restes dans le sarcophage, passaient plusieurs fois dessous afin d’obtenir quelques guérisons.

Une plaque tumulaire sur le mur du chœur laisse penser qu’il contient les ossements d’un seigneur local. Car sur cette plaque armoriée on peut lire : CIGISTLANCELOT / DEFERRONESCVIER / SEIGNEVRDESMAISOS / NOBLESDEFERRODE / St AVBINDECOPIAN / DEBRICAILEETAUTRE / LIEVXETMAISOSNOBLE / .DV14e.AOVST.1583. Ci-gît Lancelot de Ferron écuyer, seigneur des maisons nobles de Ferron, de St Aubin, de Caupian, de Bricaille et autres lieux et maisons nobles. Du 14 août 1583.

Un imposant retable ferme le fond du chœur; il est riche de nombreux détails : Dieu le Père, tableau de saint Aubin, mitre de l’évêque, coquilles St Jacques, angelots, bouquets, statues de saint Pierre et saint Paul, porte du tabernacle et portes latérales…

La cloche difficilement accessible par l’échelle du clocher comporte quatre lignes mentionnant son acte de baptême: FAITE LAN 1789 Pr LA PAROISSE DE St AUBIN MM G l BARBE DE BEAGRAND CURE PARRAIN Mr JACQUES RABY NEG ANCIEN CONSUL DE LA BOURCE ET ANCIEN DIRECTEUR DE LA CHAMBRE DU COMMERCE DE GUIENNE DEM THERESE BRUNAUD SA PETITE FILLE MARRAINE PIERRE DOURSSIS ET MICHEL TOULOUZE OUVRIERS soit “faite l’année 1789 pour la paroisse de saint Aubin, Barbé de Béagrand curé. Parrain Mr Jacques Raby , négociant, ancien consul de la bourse et ancien directeur de la chambre de commerce de Guyenne, demoiselle Thérèse Brunaud sa petite fille, marraine, Pierre Dourssis et Michel Toulouze ouvriers”(Interview de Gérard Neveu).